L'histoire coloniale est aujourd'hui au coeur
d'enjeux polémiques, qui se sont particulièrement manifestés dans les
débats autour de la loi du 23 février 2005, stipulant dans son article
4 le " rôle positif de la colonisation française ", article finalement
retiré. Ces polémiques ont mises à jour des mémoires blessées, celle
des harkis, des pieds-noirs et des anciens colonisés, chacun
revendiquant leur "part de vérité". Ce maelström mémoriel à le mérite
d'ouvrir d'autres perspectives : les marques laissées dans la société
française par la période coloniale. Etudiées depuis plus de vingt ans
par la littérature scientifique de langue anglaise (dans les
postcolonial studies, certains champs des subaltern studies ou des
french studies), ces marques, héritages et filiations sont largement
restés ininterrogés dans les sciences sociales en France, en
particulier dans le domaine de l'histoire contemporaine et coloniale.
Nous nous proposons d'évoquer quelques uns de ces héritages,
constitutif de ce que nous avons nommé "La fracture coloniale". Nicolas
Bancel
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