Du merveilleux à la collecte des mémoires,
la place du récit oral dans le maintien du lien social
Des journées de réflexions et
d’analyses théoriques alimentées par des moments de pratique artistique et/ou professionnelle
ainsi que des échanges avec les acteurs de terrain.
A
la lueur des événements mondiaux et de la crise sanitaire que nous sommes en
train de vivre, la notion de « vivre ensemble », ciment du lien
social, est abondamment utilisée dans les médias et questionnée. Par
définition, l’homme est un être social qui ne peut vivre qu’en lien avec
autrui. Alors pourquoi employer le verbe « maintenir » dans notre
titre ? Cela ne présuppose-t-il pas que ce lien serait à conserver, à
cultiver ? Qu’il serait fragile et menacerait de s’effondrer ?
Par
ailleurs, la mondialisation nous fait revisiter le lien social en fonction
d’une échelle ; de la famille en passant par l’école, le village, la
grande ville jusqu’aux continents. De plus, notre monde bouge, il a toujours
bougé, mais la différence c’est qu’aujourd’hui, les rencontres entre cultures
se réalisent de plus en plus vite. Comment la littérature orale peut-elle
donner du sens dans ces rencontres interculturelles ?
Les récits issus de la tradition
orale qui tendent à dire le groupe et la permanence de l’humain sont des
histoires qui tentent, dans des formes symboliques, de nous raconter notre
adaptation à l’environnement et au groupe social. D’ailleurs la culture et la diversité ne sont-elles
pas au cœur même du lien social et des récits oraux transmis ?
Considérant
que la littérature orale et plus précisément que le conte est un
« objet-lien »,
nous nous attacherons, lors de ces rencontres, à définir ce concept et à
établir la place que tient le récit oral dans la construction et la constance
du lien social ?
Dans le cadre
de ces rencontres certaines questions resteront au cœur de nos
réflexions :
Dans quelle mesure la littérature orale est-elle un
outil pour rencontrer la réalité de l’autre ?
Comment les praticiens utilisent le conte pour
fabriquer du lien social ? Quels récits sont les plus adaptés ? Est-ce
qu’il y a un récit pour chaque problématique rencontrée ?
Avec quel public le conteur cherche-t-il à
maintenir un lien ?
Et bien
d’autres questions encore que les nombreux invités et participants de ce moment
d’échange apporteront avec eux !
Mardi 22 septembre 2020
ANNULEE
18h
Balade contée Parc de la Tour vieille
En ouverture de ces Rencontres, une
balade contée au coeur d’Alès
Contes
au fil de l’eau
Par Ludivine Hénocq, conteuse
Norbert est passeur.
C’est lui qui, dans sa barque bleue, est chargé d’amener les villageois d’une
rive à l’autre. Le jour où un pont est construit pour relier les deux parties
du village, c’est le coeur de Norbert qui se brise. Qu’à cela ne tienne : à défaut
d’être passeur d’eau, il sera passeur de rêves. Et voilà que la barque bleue
devient coquille à histoires... et à musique! Au clapotis de l'eau se mêleront
contes, chants et accordéon, pour un tour du monde immobile.
A partir de 7 ans, participants limités
à 30 personnes.
Tarif : 9 €/tarif
réduit : 2 € : demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, adhérents
CMLO
Gratuit pour les moins de 12 ans
Au parc de la Tour Vieille, chemin
de tour vieille, 30100 Alès (lieu en attente de confirmation)
Mercredi 23 septembre 2020
12h00-18h Les conteurs
envahissent la ville et ses quartiers
Les conteurs envahissent la ville d’Alès ainsi que
ses quartiers et offrent des contes à ceux qui prendront le temps de partager
ce bel instant !
En partenariat avec les associations et
institutions locales, la Cantine Solidaire de Rochebelle, la médiathèque
Alphonse Daudet, Voyages culturels, avec la participation entre autres des
artistes, Catherine Caillaud, Guy Chambrier, Kamel Guennoun, Mâya Heuse-Defay, Martine
Jaegly, Solène Rasera
12h00 : la Cantine
Solidaire de Rochebelle, en présence de l’Association Voyages Culturels
16h00 : la
Médiathèque Alphonse Daudet
Gratuit
Mercredi 23 septembre 2020
9h30-17h Journée professionnelle : la
littérature orale comme outil de médiation dans les secteurs social et médico-social
Le CMLO s’adresse à tous les professionnels
qui se servent de la Littérature orale et à tous les acteurs de terrain qui
souhaitent réfléchir ensemble sur la mise en pratique professionnelle des
contes.
Aujourd'hui
de nombreuses institutions de régulations sociales ont besoin d'outils de
réflexions sur le monde, d'outils pour créer du lien là où il a été rompu très
tôt, d'outils pour redonner du sens et ré enchanter le monde. Il s'agira de
démontrer lors de cette journée que le conte ainsi que d'autres genres de la
littérature orale (mythes, contes, épopées, légendes...), s'ils sont utilisés
de façon juste, peuvent devenir très efficaces dans les secteurs social et médico-social.
Objectifs
• Connaitre les genres de la littérature orale afin
de pouvoir les utiliser dans vos pratiques professionnelles
• Découvrir les expériences d'artistes et de
praticiens utilisant le conte comme "objet-lien" dans des ateliers
auprès de différents publics de ces secteurs
Le
CMLO s’adresse à tous les professionnels de la littérature orale et à tous les
acteurs de terrain qui souhaitent réfléchir ensemble sur la mise en pratique
professionnelle des contes et des récits de vie dans les institutions du
secteur médico-social.
9h30 : Accueil des participants et présentation
de la journée
Marc Aubaret,
ethnologue spécialiste de la littérature orale et fondateur du CMLO nous aidera
tout au long de la journée avec un encadrement théorique et sa riche expérience
professionnelle de la littérature orale dans de multiples contextes.
9h45 : Regard
anthropologique sur les grandes étapes de l’application des récits de
littérature orale dans le champs du médico-social
De tout temps et dans la plupart des communautés
humaines les récits de la littérature orale se sont invités dans les
régulations de conflits, dans la
construction des règles et surtout dans la transmission du sens commun
nécessaire à toute vie sociale. Au cours de cette intervention, Marc Aubaret se
propose de faire le point sur les utilisations de la littérature orale dans
certaines communautés et de projeter ces remarques sur de possibles
applications dans des contextes contemporains.
Marc Aubaret,
ethnologue spécialiste de la littérature orale et fondateur du CMLO
11h15 :
Raconter, c’est grandir à ses propres yeux, témoignage d’une
expérience auprès de quatre femmes et quatre hommes autistes
L’aventure a duré quatorze ans. Elle s’est achevée
il y a trois ans. En m’aidant de ce recul, j’essaierai de cerner ce qui a été
la quintessence de ce parcours artistique – parcours de vie aussi bien sûr -
autour de la parole. Je continuerai à me questionner : Qui soigne
l’autre ? Comment le conte, le récit, le souvenir, les rêves peuvent
devenir matière à création artistique et permettent ainsi à ceux qui s’en
emparent de trouver leur place dans la société ?
Marc Buléon, après
avoir été créateur de décors animés, professeur de piano, musicien pour le
« Grand ensemble de tubas des Pays de la Loire » et écrivain d’œuvres
théâtrales et musicales, a rencontré le conte il y a plus de 20 ans. Egalement
formateur, il anime depuis plus de 12 ans, des ateliers de la parole auprès
d’adultes autistes. De cette expérience sont nés deux solos, entre conte et
réalisme, sur ce handicap.
14h30 : Le conte
en institutions
Guy Chambrier, éducateur, puis formateur en travail
social, revient sur son expérience de conteur auprès de publics différents. Par
le biais d'anecdotes, il abordera la double question des éducateurs qui
souhaitent s'exercer à l'art de conter et celle des conteurs qui voudraient
s'introduire dans les établissements pour développer un atelier ou des soirées
contes.
+ Exercice pratique
Guy Chambrier,
formateur en travail social, conteur, il a d’abord été moniteur éducateur
auprès d’enfants placés puis éducateur spécialisé. Il fut pendant 15 ans
formateur pour les travailleurs sociaux à l’IFME de Nîmes (30).
16h15 : Echanges et clôture de
la journée
Nous ferons un point sur les échanges qui ont enrichi
cette rencontre. La mise en commun des expériences sera la conclusion de cette
journée et l’ouverture vers de nouvelles perspectives.
En raison de la crise sanitaire
que nous traversons le nombre de participants est limité à 20 personnes /
Réservation obligatoire
Participants limités à 20
personnes
Tarif : 40 €
Pour tout renseignement, veuillez
prendre contact avec le CMLO.
Au CMLO, Espace André Chamson,
2blv Louis Blanc, 30100 Alès
Samedi 26 septembre 2020
9h30 conférence : « Tentative
de définition du lien social »
Jean-Bernard
Paturet, Professeur des universités, il enseigne la
philosophie à l’université Paul-Valéry Montpellier 3
et Guy Chambrier, Président du CMLO, conteur et Formateur
retraité de l’Institut de formation aux métiers éducatifs (IFME) de Nîmes
introduiront cette journée.
Qu’est-ce que le lien social ? C’est la
question posée à Jean-Bernard Paturet. Cette introduction des Rencontres
jettera un regard sur l’homme comme « à éduquer » et sur le discours
des Grecs Anciens qui posaient la question du bon fonctionnement de la cité.
Jean-Bernard Paturet proposera la notion de « grand récit » comme
objet manquant dans nos sociétés actuelles, comme point de butée nécessaire.
« Il ne suffit pas de produire de la chair humaine, encore faut-il
l’instituer ». Mais comment les héros des contes parviennent-ils à
s’instituer, comme ayant eux aussi droits et devoirs, en cherchant eux aussi
une vie meilleure ? Le concept de transmission n’est-il pas au nouage du
lien social et de la littérature orale ?
11h conférence : « La compétence en littérature orale comme atout dans la relation sociale »
Marc Aubaret, ethnologue, spécialiste de Littérature orale et
fondateur du CMLO
Les récits issus de la littérature orale sont tous
des « outils efficaces » pour
retisser une conscience de la valeur du vivre ensemble. Mais leur simple
lecture, même si elle est de qualité, ne suffit pas à donner toute son
efficacité à ce répertoire. Au cours de cette intervention, je propose de faire
un point sur les approches nécessaires à la pleine efficacité de ces
narrations et surtout d’éclairer l’analyse de certains contextes dans lesquels
elles sont souvent les bien venues.
14h30 conférence : « J’ai
envie de vous raconter une histoire aussi vraie que vraie, celle de Céleste au
pays des contes de Sophie »
Denise Liotard, Réseau de soutien et de soin palliatif du bassin
alésien, Psychologue, Unité Mobile de Soins Palliatifs - CH Alès-Cévennes, Auteure
de « Dessin et Psychomotricité chez la Personne Agée », Masson 1990, co-auteur
de « l’Abrégé de Psychomotricité », Masson 1993 ; « Psychomotricité : entre
Théorie et Pratique », In Press 2000 ; « Interventions en Psychomotricité »,
SZH-CSPS, 2008.
L'épreuve de la maladie et les hospitalisations qui
s'en suivent même si, à ce jour, les séjours sont écourtés avec la tarification
à l'activité, interrompent le cours de nos vies et donc leurs récits. C'est
ainsi que l'hôpital, monde aussi des soignants par excellence, regorge de
récits de pathologies et d'anamnèses, auxquels les malades ne peuvent être
réduits, mais qui opèrent comme moyens défensifs pour approcher et côtoyer le
pire.
Dans ce lieu d'enfermement que peut représenter
l'hôpital, où le réel fait effraction, il est important de soutenir
la vie psychique, avec l'ouverture au rêve, à l'imaginaire, au symbolique, comme
à la parole, au sens, au verbe, au merveilleux afin que la vie mérite d'être
vécue jusqu'au bout.
C'est alors que le conte, au même titre que
d'autres médiations, apparaît très intéressant :
Une
Histoire, aussi vraie que vraie
introduira le propos de la conférencière et permettra de voir comment :
- le conte enchante ou ré-enchante la vie et réintroduit
chacun dans un récit
- ce qu'il mobilise de si universel et profond en
nous, au point d'en faire un allié, y compris dans les situations les plus
extrêmes.
15h30 Conférence : « Le
conte, un outil de rencontre »
Françoise Diep, conteuse professionnelle depuis 1990. Elle anime
des formations au conte pour différents organismes. Elle a publié des albums
(Lirabelles, Didier Jeunesse, Flies France) et un recueil de contes collectés
au Burkina Faso avec François Moïse Bamba.
A travers plusieurs exemples tirés de son expérience de conteuse et de
directrice artistique d'un festival de contes, la conteuse Françoise Diep
évoquera le rôle du conte et d'autres formes de paroles codées favorisant la
rencontre entre des gens d'âge et d'origines différentes.
16h00 Table ronde : « De la collecte
à la régénérescence du lien social »
Via deux collectes de témoignages de personnes vivant
dans la rue, nous analyserons les liens qui ont pu être noués et qui sont au
cœur de deux créations artistiques.
Avec la participation de
Mâya Heuse-Defay, auteure et
interprète au sein duo Epilexique, une
performance textuelle et musicale. Auteure également d’un mémoire d’ethnologie
autour du monde rural cévenol, elle a réalisé un film documentaire « De
l’autre côté de la rue » autour des déambulations de 3 sans domicile fixe.
De l’autre
côté de la rue
La rue
désigne l’ensemble urbain comprenant les habitants de la ville : le
peuple.
Tout se trouve dans la rue. Lieu des mélanges et
des rencontres, espace du regard, espace public ouvert et gratuit.
Entre les touristes, attaché caisse, étudiants,
éboueurs, passants pressés ou promeneurs, les voitures, chiens ou képi, le
monde déambule sur le trottoir des villes. La mondialisation a laissé sur le
carreau une partie des citoyens étiquetés sous l’appellation des
« sans » : sans travail, sans domicile, apatrides, sans
voix, clochard, vagabond, invisible, marginaux, précaire...
A travers une collecte de mémoires réalisées sur
plusieurs années dans l’espace public, nous explorerons comment certains
investissant la rue, créent des territoires de vie, de survie, inventent des
rituels, du quotidien, des codes, une forme de mythologie personnelle… Comment
un prénom, un surnom, un savoir-faire, des souvenirs réels ou imaginaires
créent du merveilleux, du lien social et produisent des éléments de cultures.
Et la participation d’Eric
Castanet (auteur un peu bourru, un peu raide mais avec une sensibilité à
fleur de peau, tout pour faire des rencontres), d’Eric
Derien (conteur, vagabond rêveur ayant déserté les marches des palais pour
se former à l'école de la rue, ses mots cherchent un horizon partagé pour tous
les indigènes, ceux des déserts, des jungles et ceux du pavé), et de Maurice Tardieu (conteur,
genre humain, type masculin né en 1957 selon certain après J-C).
Invisibles,
se faire la voix des sans voix, un spectacle au
service du lien social, un témoignage, un voyage au bout de la rue :
collecte et partage des paroles sans domicile fixe.
20h Spectacle : « Dans
l’ombre de l’ombre se cache la merveille, Récits des humbles qui changent le monde »
Par Catherine Caillaud,
conte et Fred Vilain, oud et guitare
Quand dans l'intimité de la nuit, un homme et une
étrangère s'offrent amour, bonté et sincérité. Quand on change de regard pour
voir ce qui n'a jamais été vu... Quand aux confins de la haine et de la mort,
on bascule dans l'amour, la vie et la paix... Quand la résistance est
patience...
Catherine Caillaud vous entraîne à la rencontre
d'héroïnes sublimes et pourtant cachées dans l'ombre de l'Histoire, dans l'ombre
des contes.
Fred Vilain au son de l'oud et de la
guitare crée un voyage musical. Leur complicité dans la vie et
sur scène résonne avec le récit.
Spectacle seul
A partir de 11 ans
Tarif : 9 €/tarif
réduit : 2 € : demandeurs d’emploi, bénéficiaires du RSA, adhérents
CMLO
Gratuit pour les moins de 16 ans
Pôle Culturel et Scientifique de
Rochebelle, 155 rue du Faubourg de Rochebelle, 30100 Alès
Dimanche 27 septembre 2020
9h30 conférence : « La
littérature orale comme art du lien en situation d’éducation et
d’interculturalité »
Mathilde de Lapeyre se forme alors à l’art du conte en 2008 : une
révélation ! Elle quitte alors son métier de professeure des écoles et l’Education
Nationale pour devenir conteuse professionnelle. En 2012, elle rencontre Suzy
Platiel et convaincue par l’utilité du conte oral comme chemin d’éducation,
elle met en place en écoles primaires les méthodes enseignées par cette
ethnolinguiste. Depuis elle a réalisé une quarantaine de projets dans des
écoles très diversifiées et elle accompagne aussi parfois ceux qui veulent se
lancer dans cette aventure.
La littérature orale, de par son mode
de communication directe et sa diversité de récits structurants et
structurés, permet de toucher tous les élèves quelles que soient leurs origines
socioculturelles et leur niveau scolaire. Les contes entendus dans le plaisir
activent l'imaginaire des enfants et ils leur donnent envie de raconter à leur
tour. Stimulée par cette envie et structurée par leur souvenir du récit, ils
construisent alors un discours logique et personnel. En plus de leur donner
confiance en eux, cette parole leur donne les bases de la réussite scolaire et
elle permet au lien interculturel de se tisser. Animant régulièrement le projet
« Ecouter et dire des contes » de la maternelle au CM2, Mathilde de
Lapeyre a pu ainsi constater combien le conte est un art du lien : du
plaisir partagé, au respect de chacun.
10h15 Table ronde : « Les
bénéfices de la pratique de la littérature orale en éducation spécialisée »
En partant des expériences professionnelles de ces
4 praticiennes du conte nous réfléchirons avec ceux qui se servent de la
littérature orale dans des établissements scolaires.
Avec Catherine Caillaud
(enseignante en SEGPA et conteuse), Magali Dupuis
(enseignante en SEGPA et responsable du service éducatif du CMLO), Françoise Goigoux (conteuse et ancienne professeure des écoles) et Chrystel Ferrand (éducatrice
spécialisée en Institut Médico Educatif et conteuse)
11h30 Conférence
à deux voix : « Ethnographies
du processus de construction narrative de l’Autre »
Nina Bacchini, doctorante en Anthropologie en cotutelle
internationale entre l’Université Lumière Lyon 2 et l’università degli Studi di
Genova. Sa recherche doctorale se structure autour de questions articulant
migrations transnationales, frontières et espaces urbains, avec un terrain de
recherche participante à la frontière franco-italienne.
Léa Ruelle Wargnier, doctorante en anthropologie à l’Université
Lumière Lyon 2. Travaillant sur les « enjeux d’interactions entre
médecins-militaire et patients-militaires ayant développé une capacité
opérationnelle d’origine psychologique ». Réalise ses immersions en
observation participantes au sein d’un groupe d’infanterie français et en
service hospitalier psychiatrique.
Cette communication à deux voix partant de deux
travaux de terrain (l’un aux côté des migrants tentant une traversée
vers la France, l’autre avec les militaires de l’opération sentinelle
surveillant cette dernière) sur la frontière franco-italienne se
propose de donner à penser le rôle du récit dans l’existence temporaire.
Ces récits inscrits dans un environnement questionnent les enjeux de la
rencontre accidentelle probable avec l’altérité. Il y sera construit un regard
sur les rencontres risquées de deux groupes opposés sur un même espace faisant
émerger des mécanismes similaires d’actualisation de l’identité par le
récit.
14h30 Conférence
(en visio) : « Contes de transmission orale et lien
social »
Anna Angelopoulos, Psychanalyste
et docteur en Anthropologie sociale (EHESS), elle dirige depuis plusieurs
années le Catalogue du conte grec,
publié en 5 volumes en grec et, en abrégé, en anglais, dans la collection FFC
(Folklore Fellows Communications) de l’Académie d’Helsinki. Elle est auteur de
plusieurs recueils en grec de contes de tradition orale annotés
(Paramythokores, Hestia, 1991) ainsi que d’articles sur la littérature orale. Elle
a publié aux Editions José Corti les Contes
judéo-espagnols des Balkans de Cynthia Crews (2009) et les Contes de la nuit grecque (2013), un
corpus inédit de contes oraux provenant d’archives et de collectes privées. En
tant que psychanalyste, elle est membre de la Fédération des Ateliers de Psychanalyse depuis 2003 et dirige un
séminaire, intitulé « Conte et Psychanalyse », en collaboration avec
Sylvette Gendre-Dusuzeau.
À la différence des mythes, dont les héros et
héroïnes étaient bien réels pour les sociétés anciennes, les contes populaires
sont des récits de fiction, ancrés dans un espace-temps imaginaire. Quels liens
et rapports de croyance entretenons- nous néanmoins avec eux ? À l’heure du
règne de l’écran, notre relation aux images générées par ces récits a-t-il
changé ? Dans cette présentation, Anna Angelopoulos abordera les mécanismes du
conte, « théâtre de l’impensable qui divertit, ment et console », et qui,
aujourd’hui encore, semble conserver par-delà les ans un lien social
irréductible, dans ses rapports avec l’enfant, le rêve et le soin psychique.
Aujourd’hui, après quatre décennies de renouveau du
conte, il contient toujours pour son public un message imprévisible,
énigmatique, qu’il nous faut déchiffrer par-delà le temps. Tissé de mots et
d’images, le conte de transmission orale est en mesure de faire du manque un
élan créateur et, par la force de l’imaginaire dont il est porteur, de soigner
et vivifier la vie psychique figée. Le conte n’a pas fini de nous étonner.
15h30 Conclusion des rencontres
16h30 Spectacle : « contes
savoureux du pourtour méditerranéen saupoudrés de chants kabyles à
déguster en famille »
Par le conteur Kamel Guennoun, né à Royan d’une mère charentaise
et d’un père kabyle. En 1987, il découvre le festival Paroles d’Alès et
commence son initiation aux arts du récit auprès de conteurs et de conteuses.
Il replonge alors dans ses racines kabyles qu’il croise avec sa culture
charentaise, pour suivre à son tour les chemins qui font les grands conteurs ;
et la chanteuse/percussionniste
Nadia Ammour, née à Yakouren (Algérie) en
1971 qui chante depuis son jeune âge. Des estrades de son école primaire
en Algérie au Cabaret Sauvage en France. Elle se passionne pour le
collectage des chants kabyles anciens depuis qu’elle a quitté l’Algérie. En
2009 à Paris, elle fonde avec ses sœurs Naima et Samia AMMOUR Tighri
Uzar, un trio qui interprète des chants kabyles anciens transmis
par leur défunte mère ainsi que des aînées de leurs village
natal. Au cours de ses diverses formations artistiques, elle prend part à
plusieurs festivals permanents ou éphémères en France ou à l’étranger entres
autres : Italie, Belgique, Algérie.